C'est cet après-midi en février, où 2 clients se tapaient sauvagement dessus, où l'un de ces immigrés privilégiés vendait et sniffait de la cocaïne
ouvertement sur la table (il était mis à la porte - juste pour une journée!), où cette jeune stagiaire, tellement imbue d'elle-même, avait mis la musique
tellement fort que la responsable du centre, dérangée tout autant que ceux qui espéraient pouvoir se reposer un peu, accourait pour lui rappeler qu'il
existe ce petit quelque chose qu'on appelle respect (et le lendemain, quand M. n'était pas là, elle laissait faire un client, qui torturait ceux, qui
cherchaient le calme, avec sa musique personnelle mis à fond), que j'ai compris que les choses ont définitivement changé, que les bonnes impressions,
que j'ai eues il y a un an, n'étaient une nouvelle fois que les illusions d'un optimiste naïf, qui n'apprend jamais sa leçon, du triste déjà vu à d’autres
de ces endroits, dont ils font croire aux gens, qu'ils seraient pour nous...
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Même le noir le plus noir a des points blancs et ce ne serait pas objectif de ne mentionner que les choses négatives. D'abord mes excuses à monsieur Z.
Si dans le passé, il a été la source principale de bruit et d'emmerdements, il a montré que non seulement il est capable de renoncer à se soûler tous les jours, mais
aussi que lorsqu'il est sobre, il est calme, gentil, même aimable. Ensuite, le petit jardin, dont j'ai parlé dans mon premier texte. Il a repris vie cet
été, plus beau encore, un bel exemple ce que des gens, qu'on encourage à faire, ce qu'ils aiment, peuvent réaliser. Et puis, à la différence avec la "Stëmm"
(à Hollerich), où il faut passer par ce système de bons, qui ne présente aucun inconvénient pour ces messieurs de là-bas, qui habitent dans des logements,
financés par notre système social, mais qui a largement diminué la qualité de vie des sans-abri, j'ai eu une veste de pluie, le jour où j'en ai eu besoin.
Et enfin, vrai signe encourageant de flexibilité, quand cette femme (luxembourgeoise), dormant dehors, leur demandait pour avoir une couverture, ils décidaient
spontanément de la laisser passer la nuit dans leur centre à Eich.
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Un endroit pour les gens d'ici, qui est de plus en plus fréquenté par des immigrés de l'Europe de l'est et avec leur arrivée une augmentation importante
du bruit, des bagarres, des harcèlements, de l'insécurité pour ceux, qui ne sont pas comme eux, de ceux qui ne savent pas se défendre - ce qui commençait
à se manifester l'année passée, est devenue dure réalité entre temps. Quand on ne sait pas ce que cela signifie de sentir comme un étranger,
d'être traité comme un étranger, d'être discriminé comme un étranger, d'être haï parce qu'on est un étranger, alors on n'a jamais eu à faire, en tant que résidant
au Luxembourg, avec les centres sociaux dans ce pays! Il y a des jours, où on n'y rencontre même pas une demi-douzaine de gens, qui parlent une langue
d'ici; je dois me laisser appeler "Alousi" ou "Andrei", car "Aloyse" est un nom étranger pour eux; ils vivent grâce aux impôts,
que nous avons payés, et pour nous en remercier, nous insultent et menacent. "Dieser Platz ist reserviert!", un polonais m'a fait comprendre. Pourquoi lui,
il a droit à un canapé à 5 places pour s'y allonger toute la journée avec ces boîtes de bière et moi, je dois me mettre par terre si je veux profiter de
la prise pour mon laptop, aucune idée. Je pense que M. a raison, quand elle m'a dit, qu'il ne m'aurait pas agressé, si je m'avais assis sur "sa" place, mais
si, par triste hasard, sa bière lui tombe des mains, en plein sur mon ordinateur ... préférable d'accepter que les immigrés ont des droits. J'ai fait la
même expérience avec un hongrois et pour lui, je suis nullement sûr, qu'il ne m'aurait pas fait partir de "son" fauteuil en employer la violence. J'ai
encore et encore constaté que les gens d'ici, même s'ils sont ivres, se comportent de manière au moins quelque peu civilisée, tandis que la grande majorité des
immigrés ne respectent ni la tranquillité et les affaires des autres, ni toutes ces choses qu'ils reçoivent: Gaspillage de la
nourriture, chez Streetwork Uewerstad, tout comme à la Stëmm vun der Strooss; demander des vêtements pour les vendre; se servir dans le frigo, où ils n'ont pas le
droit d'accès; prendre 3 ou 4 boites alors que chacun n'en a droit qu'à une seule... Alors que nous autres, avec une éducation, que très peu de nous perdent
en dépit de vivre dans la rue, nous essayons de nous tenir aux règles, d'attendre notre tour pour recevoir ce qui est prévu pour nous. Il y avait plusieurs
sacs de vêtements non encore rangés devant la porte avec un parapluie qui sortait de l'un d'eux. Les éducatrices étaient en réunion et je prévoyais d'attendre
et de leur demander si peut-être je pourrais l'avoir. À un certain moment, nos hôtes étrangers sortaient du conteneur, voyaient les sacs, les ouvraient et
s'appropriaient tout ce qui leur plaisait, entre autre le parapluie! Je me demande, ce qu'auraient pensé ceux, qui ont fait ces dons à Streetwork s'ils
avaient vu cela. Et s'il leur feraient encore des dons quelconques à l'avenir.
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Les institutions sociales, tout comme les ministères concernés, se vantent de tout ce qu'ils auraient fait pour les SDF (et très malheureusement les médias
répandent cette opinion et par conséquent, les gens le croient) mais, s'il est vrai qu'il y a eu plein de nouveaux centres et services durant les derniers
années, qu'est-ce que nous avons gagné? Juste une question de temps et 80% des places sont occupées par des immigrés et dans "leurs" foyers, ce sont leur
mentalité et culture qui sont d'application: Ceux qui ont les plus gros poings et les coups de pieds les plus brutaux sont ceux qui doivent être respectés;
ceux qui sont différents ne sont pas acceptés et les faibles n'ont droit à ce que les forts leur accordent ou dont ils ne veulent pas. Pour un pauvre con
comme moi, la seule réaction raisonnable, et pour éviter mes affaires ou mes os cassés, et pour m'épargner tous ces sentiments de déception, de discrimination,
d'être inférieur exposé sans défense à ceux qui ne respectent ni rien ni personne, est de définitivement abandonner l'idée que Streetwork Uewerstad serait
un endroit, où je pourrais aller pour tranquillement me réchauffer quelques heures en hiver et où je trouverais une prise, indispensable pour faire le backup
de mon système ou les grandes mise-à-jour de Windows. Tout comme me dire, leur laisser d'office les barquettes et sandwichs, plutôt que juste en recevoir quand eux,
ils ne les ont pas tous pris ou, à la limite, courir le risque d'avoir des ennuis quand j'aurais pris quelque chose que l'un de ceux à la tête de la hiérarchie
avait prévu pour lui. Cette prudence (on peut aussi l'appeler peur) me semble plus qu'appropriée: d'une part, il y a toutes ces expériences douloureuses,
que j'ai faites chez la Caritas, de l'autre, depuis un certain temps, les arabes ont découvert "Streetwork Uewerstad". Et les chiffres les concernant, parlent
pour soi: à l'exception de 3 fois, où c'étaient des russes, c'étaient toujours des arabes, qui m'ont agressé, volé, cassé mes affaires, qui m'ont renversé
dans les escaliers et tapé d'un journal roulé dans la figure chez la Caritas et du pied en plein dans la figure à la place d'Armes. Et le fait que ceux, qui,
récemment, m'ont agressé et volé dans mon squat au nord du pays, étaient une nouvelle fois deux marocains, me semble une bonne raison
de renoncer à ces choses, auxquelles j'aurais normalement droit. Même si je sais que pour ceux, qui travaillent dans le social, cela constitue un
argument pour raconter aux gens, que s'il y a des gens, qui crèvent dans la rue, ce serait parce que nous ne voudrions pas nous laisser aider.
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Expérience négative aussi avec mon compte CCP, ouvert grâce à Streetwork l'année passée. En fait, je ne l'ai jamais utilisé, je n'ai jamais eu d'extraits
... jusqu'il y 2 mois: plus de 40€ dans le débit et chaque semaine s'y ajoutant 2€ pour frais de dépassement. Quand je prévoyais ouvrir le
compte, j'ai plusieurs fois demandé, s'ils seraient sûrs qu'il n'y aurait pas de frais. Il n'y en a pas. Sauf si le compte devient débiteur, bien-sûr.
Les 7€ pour la carte bancaire n'auraient jamais été payés, on m'a dit à la poste, donc des frais de dépassement dès le début. Concernant la carte
aussi, je leur avait demandé plusieurs fois. Nous avions convenu qu'eux, ils feraient le virement. Comment ai-je pu être si stupide de me fier à ce
qu'ils disent, comment pu supposer, qu'ils l'ont fait, sans m'en assurer? À moins que l'erreur, que j'ai faite, était bien antérieure: Avec toutes ces expériences,
que j'ai faites encore et encore avec les institutions sociales dans ce pays, comment ai-je pu être si idiot de leur demander d'ouvrir ce compte? Leur
faire confiance s'est révélé à maintes reprises de me créer des problèmes; pourquoi ne pas enfin arrêter de me mentir à moi-même et trouver des prétextes
pour me dire qu'ici c'est quand-même différent, que ceux qui travaillent ici ne sont pas comme ceux qui m'ont fait du mal avant? Ils n'ont pas nié qu'ils
avaient promis de payer la carte bancaire, M. a pris la faute sur elle (en plus ou moins excusant celui, qui n'avait pas fait son devoir, par son manque d'expérience)
et elle a proposé de faire une demande à la Croix-Rouge pour payer les 40€. J'ai préféré payer de ma poche. Vraiment pas le moral de voir la demande refusée.
Et encore moins qu'on me dise "Normalement nous ne faisons pas cela, mais, exceptionnellement pour toi...". "Des choses qui ne devraient pas arriver, mais
tout le monde fait des erreurs", M. a dit. Ce qui est vrai. Mais, je pense que l'une des choses les plus importantes en ce qui concerne l'éthique liée à une
profession, c'est de mettre des priorités. Non seulement parlant de la vue scandaleuse de leur travail des streetworkers de la Caritas, que je n'ai
jamais vus autrement que se promener, le GSM à l'oreille, rigoler avec leurs copains (et l'autre jour, passant devant le sans-abri avec son gobelet de manche,
sans même dire bonjour), mais aussi de voir que certaines choses sont tellement importantes et peuvent avoir des conséquences tellement graves pour le client,
que tout simplement il ne faut pas les oublier, il faut faire le nécessaire immédiatement et il faut contrôler que, ce qui a été prévu, a effectivement été fait.
Pourvu que l'éthique au travail existe encore et que de cette génération de luxe on peut attendre ces choses, qui pour notre génération étaient considérées
comme normales. Une situation plus que parlante au moment même, où je discutait avec M. de cette affaire. Un jeune black, bourré comme un trou, entra au
bureau, se mit à fouiller la caisse avec la bouffe tout en gueulant dans notre conversation. Quand on voit, quelle peine ils se donnent pour rendre la
vie agréable et à faire passer le temps à de telles gens, est-ce qu'alors il n'est pas évident en quoi ils voient les priorités dans leur travail? Mais,
est-ce que je peux vraiment me plaindre? Est-ce que le principal coupable ce n'est pas moi-même parce que je m'obstine à voir des choses positives où
ils n'y en a pas, à continuer à croire au Père Noël, alors qu'on m'a 1000 fois démontré qu'il n'existe pas? Quoi qu'il en soit, une grande question restante: S'il y
a eu un débit hebdomadaire dès le début, pourquoi je n'ai jamais eu les extraits de compte (adressés à Streetwork Uewerstad)?
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Je ne sais pas ce qu'on apprend aux éducateurs lors de leurs longues études et lors de leurs nombreuses formations. Peut-être plein de choses psychologiques
ultra-compliquées, peut-être même pas fausses en théorie, mais loin de la pratique de tous les jours et en entièrement négligeant l'essentiel, tels le sens
de la responsabilité, le bon sens, le côté éthique comme le côté humain de leur travail? Leur formation serait très bonne, a dit Philippe. Donc, le désintérêt
des concernés? L'importance donnée à la rémunération attrayante, à Facebook, à des moments agréables en s'amusant avec ceux, bourrés d'alcool et de cocaïne, rigolent
et blaguent avec eux, à l'image positive qu'ils veulent avoir auprès des clients, surtout des jeunes? «Quand M. est là, nous n'avons même pas le droit de...», j'ai
encore entendu dire l'autre jour. Et M., elle-même de réinterroger: «Mais où ils [ses collègues] sont? Qu'est-ce qu'ils foutent encore?». Cette impression, qu'elle essaie
de faire des choses, mais échoue parce qu'elle manque du support de (certains de) ses collègues - j'en ai déjà parlé dans mon texte de l'année passée. D'autre part,
expérience très négative avec M. aussi. Je lui avait parlé de mon site Web et de mon article les concernant. Le jour, où ils distribuaient des soupes au Marché de
Noël, j'ai discuté avec elle et elle m'a dit qu'elle aurait apprécié mon texte, la manière dont j'écris, la manière dont j'analyse les choses. Et puis, d'ajouter:
«Dommage qu'il n'y a pas plus de gens qui lisent ces choses!» Quand l'article de D.B. est sorti dans Le Jeudi, je lui avais donné un exemplaire, en espérant
qu'elle affiche l'article au conteneur, comme il y d'autres articles concernant les SDF qui y sont affichés. Elle ne l'a jamais fait. Ni affiché mon texte
concernant "Streetwork Uewerstad" ou d'autres de mes textes. Nulle part une référence à mon site; probablement même la majeurs partie de ses collègues
ne savent rien de son existence. Ignorer mes écrits, c'est son droit, bien-sûr. Mais pourquoi me dire que ce serait dommage que les gens ne connaissent pas
mes articles et, en quelque sorte, en même temps, les cacher aux gens? La logique mathématique et la logique dans la vie réelle de tous les jours ne sont
pas forcément identiques. Mais, en dépit de faire tous les efforts pour comprendre, je ne suis pas arrivé à d'autre conclusion que celle, qu'elle n'est pas honnête.
«Fais attention avec M. Elle te raconte plein de belles choses, mais en réalité ce n'est que ce que tu veux entendre. Afin de te faire faire ce qu'elle veut.», deux
SDF m'avaient averti. Peut-être je l'ai vue trop positive, peut-être j'ai trop espéré d'elle. Une nouvelle déception en tout cas! Différente et quand-même un peu
comparable avec celle que j'ai vécue avec Y. au Foyer Ulysse. J'ai revu Y. au Kontakt 28, l'autre jour; il semble qu'elle travaille pour la JDH maintenant.
Est-ce par hasard qu'elle est aboutie là? Ou, après toutes ces déceptions et expériences négatives des derniers mois, un signe (d'une force supérieure) pour me
dire qu'il n'y a jamais de raison pour entièrement abandonner l'espoir?
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allu, octobre 2019
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