Plongé dans le néant, il ne reste plus qu'à abandonner.
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| «Si je ne pouvais plus rêver, je ne voudrais plus vivre!» J'étais un peu étonné quand cet éducateur au Foyer Ulysse, qui plus qu'une fois me paraissait comme un robot sans sentiments humains, a prononcé cette phrase. Après cet enfer, que je suis en train de vivre actuellement (le paradoxe, qu'est cette vie, voulant que cela arrive à un instant où j'avais enfin trouvé mon petit coin en tranquillité et en sécurité, où j'avais fait plein de nouvelles connaissances et d'amis, où j'avais réussi à construire mon petit monde de clochard au laptop avec la réalisation de ce site Web, le commencement de ce tout nouveau projet ambitieux de développer un cours de luxembourgeois en ligne, où ensemble avec Philippe, j’étais sur le point de lancer une nouvelle action de lettres à tous ceux qui auraient pu contribuer d'une manière ou d'une autre à la restitution du respect et de la dignité humaine dans les centres sociaux...), je m'en rappelle, tout en l'adaptant à ma situation actuelle: "Si je ne peux plus rêver, je ne vit plus, ma vie n'est plus autre chose qu'être déjà mort!" | ||
| Je ne sais pas pourquoi, après tout ce temps, on est arrivé là, où on est arrivé. Peut-être, parce que dans ce monde fini, tout finit par finir un jour. Peut-être parce que tout, ce qu'on m'a appris et tout à quoi j'ai cru, était faux. Peut-être juste à cause de moi-même, par mes propres erreurs, me détruisant par moi-même tout ce que j'aurais pu avoir, transformant moi-même ce qui aurait pu être le ciel sur terre en enfer. Peut-être un mélange de ces trois et d'autres facteurs encore, mais est-ce vraiment important de me poser la question quelle en est la raison? J'avais toujours pensé que si on crois très, très fort que ce qui est la chose la plus importante dans ta vie (la seule chose vraiment importante dans ta vie), ni rien, ni personne ne pourrait t'empêcher pour continuer à y croire et à lutter pour un jour réaliser ton rêve, un jour trouver ton bonheur. Que quelque soit ta situation, que quoi qui arrive, je garderais toujours la force pour me relever et continuer ma marche, même dans le tunnel le plus noir, que jamais je ne serais prêt à ne plus me battre. Je me suis trompé! Tristesse, souffrance, désespoir, un vide complet et total, le néant. Tout ce qui reste, c'est abandonner! | ||
| Quand on regarde l'évolution de la situation au Luxembourg , avec juste quelques exemples, entre plein d'autres, cette affaire des sacs de couchage à la Stëmm vun der Strooss, les premiers cas de vol chez Streetwork Uewerstad, les premières insultes par de jeunes immigrés contre moi-même et pour la deuxième fois le vol de vêtements devant les magasins par des demandeurs d'asile dans ce coin idyllique au nord du pays, il est très vraisemblable que mes lettres et mon site Web n'auraient changé quoi que ce soit à une situation, qui n'a en fait rien à faire avec les SDF, mais est un problème global de notre société. J'y avais cru, pas autant convaincu que Philippe, mais quand-même. «Ma petite contribution à la construction de l'humanité», lui, il l'avait une fois appelé. Cela aurait pu être, cela ne le pourra pas. Jean-Paul Sartre s'est trompé: La liberté et le libre choix n'existent pas vraiment. Ce que devient notre vie, ciel, paradis, vie normale ou enfer, c'est pas nous qui ont toutes les possibilités pour le décider. Il y a tous ceux autour de nous, en premier lieu ceux, qui nous sont chers, ceux à qui nous donnons (ou voudrions donner) notre amitié, notre affection, notre cœur, qui y jouent un rôle primordial, pouvant conduire à rendre possible l'impossible, tout comme pouvant conduire à casser tout ce qui est et tout ce qui aurait pu être possible. | ||
| Ayant décidé, il y a quelques jours, de retirer le cours de luxembourgeois du site, je ne vais pas faire autant pour la section SDF. D'autre part, je n'ai plus la force, ni la volonté pour en continuer le développement. En d'autres mots, ce qui y est, y reste et ce qui aurait pu y être est dévoré par le néant... | ||
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